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Sommaire
1 Présentation de linverseur de poussée :
1.1 Où se trouve linverseur de poussée :
1.2 Intérêt de l'inverseur de poussée :
1.3 Exigences de linverseur de poussée :
1.4 Principe de l'inverseur de poussée :
2 Les différents types dinverseurs :
2.1 Les inverseurs à grilles:
2.2 L'inverseur à portes ne déviant que le flux
secondaire :
2.3 L'inverseur à portes déviant les deux flux
mélangés :
2.4 Linverseur en cascade
2.5 Inverseur système mixte :
3 Quelques vues internes du système dinversion (portes,
attaches
) :
3.1 Schéma explicatif du système douverture par
vérin :
3.2 Système de fermetures par crochet des inverseurs :
4 Limitations d'emploi d'un inverseur de poussée:
5 Caractéristiques dun inverseur de poussée :
5.1 Géométrie dun inverseur de poussée :
5.2 Coefficients aérodynamiques :
5.2.1 Coefficient de débit:
5.2.2 Efficacité:
6 Influence des paramètres géométriques :
6.1 Longueur du becquet :
6.2 Longueur des portes :
6.3 Surface des fuites :
6.4 Angle de porte :
6.5 Longueur du puits d'inversion :
6.6 Forme du bord de déviation :
7 Réalisation de tests sur les inverseurs de poussée :
7.1 Test des inverseurs de poussée (par la société Flow
Science dans le laboratoire Goldstein)
7.2 Schéma du dispositif :
7.3 Exemple dune étude réalisée :
8 Les développements futurs :
8.1 Les recherches sur la masse :
8.1.1 Structure en nid dabeille :
8.1.2 Utilisation de composites :
8.2 Les recherches sur le bruit :
8.3 Les recherches de nouvelles architectures :
Introduction
Ce que lon appelle communément moteur est en fait une
nacelle comprenant divers composants : le moteur (fabriqué par un motoriste) les
inverseurs de poussée (fabriqués par un inversoriste) et un carter (fabriqué par les
nacellistes).
Nous pouvons donc comprendre que les motoristes ne
fabriquent pas les autres éléments de la nacelle.
En effet, certain fabricant se sont spécialisés dans la
conception des inverseurs de poussée et si les motoristes devaient reprendre les
développements depuis le début, cela engendrerait un surcoût, mais aussi un
augmentation des tests pour lhomologation.
Il est évident que les inverseurs de poussée sont dédiés
à une nacelle et donc à un moteur, ce qui justifie la confusion entre le moteur et la
nacelle. De plus les dimensions des tuyères sont des critères déterminants pour le
choix de la technologie de linverseur.
Afin de connaître mieux ce système dinversion de
poussée, nous allons vous présenté dans ce mémoire les différents systèmes
dinverseur, leurs caractéristiques ainsi que les développements futurs envisagés.
Les inverseurs de poussée
Présentation de linverseur de poussée :
L'inverseur de poussée est le sous-ensemble le
plus important de la nacelle en masse et en coût. Il joue un rôle essentiel dans
l'atterrissage de l'avion. Dans cette phase, lorsque l'avion est en phase de roulage,
l'inverseur obstrue la tuyère d'éjection des gaz afin de diriger le jet du moteur vers
l'avant de la nacelle. On crée une force de freinage appelée contre-poussée, qui
contribue au ralentissement de l'avion.
- Où se trouve linverseur de
poussée :
Voici deux schémas présentant toutes les parties
dun réacteur. Nous verrons la distinction entre les inverseurs situés sur les
cotés et ceux situés à larrière du réacteur.
Voici les 2 dispositions selon que lon aie 2 ou 4
portes :
- Intérêt
de l'inverseur de poussée :
Actuellement, sur avion, l'énergie cinétique que le freinage doit absorber tend à augmenter. En effet,
l'augmentation de la finesse et de la charge alaire entraîne une diminution du Cx et une
augmentation de la masse m et de sa vitesse d'atterrissage v.
L'existence d'une poussée résiduelle des turbomachines au
ralenti et le long délai de réponse à la sollicitation du pilote (délai d'autant plus
gênant que l'avion est plus rapide), compliquent ce problème du freinage.
Les freins des avions modernes sont très efficaces mais sur
piste mouillée, glacée ou recouverte de neige, cette efficacité peut être réduite par
la perte d'adhérence des pneus de l'avion sur la piste. Lors de manuvres très
délicates comme celle du décollage interrompu, l'assistance d'un système annexe aux
freins de roue peut être salutaire.
C'est pourquoi l'utilisation de l'inverseur de poussée a
été très largement acceptée que ce soit sur les avions de transport civils ou les
avions de combat.
De plus, l'une des préoccupations majeures des compagnies
aériennes est de réduire les coûts de fonctionnement. L'inverseur répond à cette
attente en diminuant la distance d'atterrissage. Cela entraîne une économie non
négligeable pour les compagnies aériennes qui peuvent donc réduire certains frais. Le
freinage étant assuré par l'effort des freins sur les roues et par l'augmentation de
traînée due aux volets hypersustentateurs, on diminue ainsi l'usure des pneumatiques et
des freins. On diminue aussi, comme la distance d'atterrissage est réduite, le temps
d'occupation de la piste ce qui permet d'économiser du carburant et aussi de libérer la
piste plus rapidement, ce qui, vu l'encombrement actuel des aéroports, est loin d'être
négligeable.
On obtient alors, grâce à l'inverseur de poussée, un gain
de distance d'atterrissage d'environ 25% sur piste sèche et jusqu'à 50% sur piste
verglacée ou mouillée.

L'inverseur de poussée augmente la sécurité
principalement sur piste mouillée ou verglacée et permet une durée de vie plus grande
des freins et des pneumatiques.
- Exigences
de linverseur de poussée :
On doit avoir la configuration finale de l'inverseur
de poussée qui satisfait aux quatre objectifs suivants:
-Assurer la compatibilité en débit avec le moteur lors des
phases de déploiement du volet et en mode d'inversion complète.
-Garantir la contre-poussée spécifiée par le motoriste.
-Orienter les jets inversés afin d'interdire la
réingestion entre moteurs, et les interactions avec toute partie de l'avion (empennage,
fuselage, aile, volet, ...). (Figure 3)
-Répondre aux exigences de sécurité en cas d'utilisation
inhabituelle (décollage avorté, déploiement intempestif).
- Principe
de l'inverseur de poussée :
Le principe consiste à chercher l'énergie nécessaire
au freinage à la source même de l'énergie cinétique de l'appareil, c'est à dire dans
le jet de la tuyère à réaction, retournant ce jet propulsif vers l'avant, on produit
une force vers l'arrière que l'on appelle contre-poussée. A l'atterrissage, lorsque
l'avion est en phase de roulage, l'inverseur bloque et dévie le flux primaire et/ou le
flux secondaire au moyen d'un obstacle solide.
- Les différents types dinverseurs :
On peut distinguer des inverseurs à 2 portes et des
inverseurs à 4 portes

inverseur à 2 portes |

Inverseur à 4 portes |
On peut distinguer quatre types d'inverseurs:
- Les inverseurs à grilles:
C'est le système le plus classique et le mieux
éprouvé. Il peut être utilisé sur les deux flux simultanément ou sur le flux
secondaire seulement. Son principe consiste en un capot de tuyère coulissant le long de
rails. En reculant, il découvre des grilles d'aubes cachées dans son épaisseur durant
l'utilisation en jet direct et déploie des portes de blocage à l'intérieur du canal
d'éjection. Le flux se trouve ainsi dévié radialement vers les grilles d'aubes qui le
dévient vers l'avant. Ce type d'inverseurs permet une bonne souplesse dans le contrôle
de la direction des flux inversés mais cependant sa complexité mécanique entraînant
une masse importante et un coût de maintenance non négligeable a conduit à réaliser
des inverseurs à portes.

- L'inverseur à portes ne déviant que
le flux secondaire :
On lutilise
sur les moteurs à taux de dilution élevé. Des portes sont découpées dans le capot de
la tuyère. En mode direct, ces portes sont fermées et donnent à la tuyère une forme
identique à celle qu'elle aurait sans inverseur. Une fois les portes ouvertes, leurs
parties inférieures bloquent le canal secondaire obligeant le flux secondaire à sortir
par l'ouverture ainsi crée. Leurs parties supérieures aident à dévier le jet et jouent
également un peu un rôle d'aérofreins. Dans ce type d'inverseurs, c'est le flux
secondaire qui donne toute la contre-poussée, tout en devant annuler la poussée du flux
primaire non inversé. Bien que le contrôle de la nappe soit plus difficile, cet
inverseur a le mérite d'être plus simple: sa masse et son coût de maintenance sont donc
assez faibles.


- L'inverseur à portes déviant les
deux flux mélangés :
C'est ce type
d'inverseurs qui est utilisé par Hurel-Dubois pour le moteur BR710 équipant les
GuIfstream V et Bombardier Global Express. Deux portes, articulées atour d'un axe
orthogonal à celui du moteur basculent vers l'intérieur du jet bloquant totalement la
tuyère et donc l'écoulement tout en créant des ouvertures latérales qui permettent de
dévier le jet. Comme dans l'inverseur à porte simple flux, la partie supérieure de la
porte sert à orienter la nappe vers l'avant et joue le rôle d'aérofrein. Ce type
d'inverseurs présente l'avantage d'avoir une efficacité de freinage supérieure aux deux
types d'inverseurs précédents tout en ayant une masse identique à l'inverseur simple
flux. Son inconvénient est la difficulté d'installation sous voilure à cause
d'interactions avec les gouvernes. De plus, la température du jet dévié oblige à
prendre quelque précautions supplémentaires quant aux matériaux utilisés.


- Linverseur en cascade
Ce type
dinverseur détourne uniquement le flux secondaire. Le flux est dévié de
lintérieur par une porte interne qui bloque le flux et le conduit vers
lextérieur à travers une ouverture sur la surface externe du moteur. Cette
ouverture est obtenue par translation dun manchon extérieur lors du déploiement
des portes intérieures. Quand le manchon souvre, une série de cascade se trouve
exposée dans louverture. Ces cascades sont conçues avec des angles
dinclinaisons différents ce qui a pour effet de contrôler parfaitement le flux
dévié. Ce système offre la meilleure performance, mais sa réalisation et sa conception
sont très délicates et coûteuses. Nous pouvons retrouver ce système sur les moteur
PW4000 et IAE V2500.

Quest ce quune cascade :

Un exemple (inverseur conçu par StageIII-USA)

Inverseur fermé |

Inverseur ouvert |
- Inverseur système mixte :
Ce système utilisait un système à porte ne déviant que
le flux secondaire dans sa partie supérieure et utilisait un inverseur à grille pour sa
partie inférieure. Ce système dinversion avait été conçu pour le Boeing
707-120B par Pratt & Whitney, mais il nest plus utilisé actuellement.

- Quelques vues internes du
système dinversion (portes, attaches
) :
- Schéma explicatif du système
douverture par vérin :

- Système de fermetures par crochet
des inverseurs :

- Limitations d'emploi d'un inverseur de poussée:
L'utilisation de l'inverseur de poussée se trouve
limitée par différents problèmes:
-Les charges sur la voilure pour les moteurs installés sous
ailes: on note à bas régime une augmentation de traînée proportionnel à la surface
interceptée par les obstacles déployés dans le vent (portes). En terme de portance, un
inverseur de poussée dégrade l'écoulement autour de la voilure et entraîne logiquement
une certaine baisse de la portance.
-Interaction avec les mesures anémométriques : Les prises
de pression anémométriques , qui donnent la vitesse de l'avion, se situent sur la pointe
avant du fuselage. Les nappes déviées par l'inverseur viennent perturber le champ de
pression autour de ces prises, entraînant ainsi une fausse lecture de la vitesse.
-Réingestion: Il s'agit de la recirculation des gaz
éjectés par l'inverseur dans l'entrée d'air. Elle est due principalement à une
réflexion du jet inversé sur un élément extérieur: par exemple, sur le BR 710 situé
à l'arrière du fuselage, le risque de réingestion vient de la réflexion du jet sur la
voilure. La limite de réingestion résulte alors d'un compromis entre l'efficacité de
cet inverseur imposant un régime minimal moteur et la durée d'utilisation.


-Ouverture intempestive en vol: Le principal risque
associé à un inverseur de poussée réside dans ce problème. C'est pourquoi sont
installés sur chaque porte trois verrous (système expliqué dans la partie 3.2). Ce
risque est traditionnellement étudié en vol et fait lobjet dun système de
sécurité.
- Caractéristiques dun
inverseur de poussée :
- Géométrie
dun inverseur de poussée :
Prenons comme exemple, le BR710 :


La géométrie d'un inverseur à portes est
tridimensionnelle. Elle se compose de parties fixes (poutres, virole arrière et capots
internes et externes) et pivotantes (portes). En mode d'inversion, certains paramètres
géométriques jouent un rôle important dans le fonctionnement aérodynamique du
système. En phase de développement, ils. permettent d'ajuster les performances de
l'inverseur avec les exigences des motoristes. Ce sont:
-La longueur de porte.
-La longueur du becquet. Le becquet est une pièce rajoutée
au sommet de la porte qui contribue largement à l'efficacité de l'inverseur en déviant
le jet.
-La longueur du puit d'inversion, c'est à dire la section
du col géométrique de sortie ramenée à une longueur de référence.
-La taille des fuites (mesurées en % de la section de
sortie du jet direct). Ces dernières existent forcement car en position ouverte la porte
ne peut récupérer tout le jet. Il peut être utile de les augmenter pour pouvoir gagner
du débit. On le fait en créant un petit espace entre les deux portes.
-La forme du bord de déviation (rond ou plat).
-L'angle d'inclinaison de la porte par rapport à l'axe
moteur.
Avant d'étudier l'influence de chacun de ces paramètres,
il est utile de rappeler les coefficients aérodynamiques mis en jeu.
- Coefficients
aérodynamiques :
Coefficient de débit:
Une des responsabilités essentielles de
linversoriste est le dimensionnement de la tuyère d'éjection de manière à
garantir un bon fonctionnement de la soufflante pendant toute la durée d'utilisation des
inverseurs, y compris les phases de déploiement des portes.
On peut définir un paramètre d'adaptation moteur comme
étant le rapport entre le débit obtenu en jet inversé ( ) et le
débit en jet direct ( ) au même taux de détente. Ce paramètre est
souvent appelé AM.

Les débits étant calculés au même taux de détente, AM
peut se simplifier en un rapport de sections efficaces en jet inversé et jet direct.

Dans la pratique, on mesure un débit et des pressions et
températures totales: on peut alors calculer les sections efficaces:
On utilise le débit réduit, qui n'est fonction que du Mach
(notée M):
avec la pression interne
donc 
avec la
pression ambiante
Donc 
D'où:

On en déduit finalement:

Les valeurs limites de ce coefficient AM, appelé
coefficient de débit, sont imposées par le domaine de fonctionnement du moteur.
S'il est supérieur à 1, c'est à dire si l'on
"passe" trop de débit dans l'inverseur, on atteint la limite dite de
flottement. On a alors les redresseurs secondaires (aubes statiques qui redressent
l'écoulement tourbillonnaire de la soufflante) qui se mettent à vibrer fortement et qui
peuvent éventuellement casser.
S'il est inférieur à 1, le déficit en débit fera pomper
le moteur ce qui peut conduire à des endommagements irréversibles.
Dans la pratique, on se fixe un coefficient de débit de
l'ordre de 1,02.
- Efficacité:
L'efficacité d'un inverseur se mesure en comparant la
poussée en jet direct du moteur et la contre-poussée à un taux de détente identique:

Le but de l'inversoriste est d'arriver à une efficacité
maximale avec des coefficients de débit voisins de 1. Les inverseurs actuellement
fabriqués ont une efficacité statique (mesurée lors d'essais en soufflerie) proche de
0,35 pour des coefficients de débit d'environ 1,02.
Exemple de calcul defficacité :
En utilisant l'équation de quantité de mouvement, on peut
évaluer une forme intégrales pour les coefficients de débit et l'efficacité de
l'inverseur. Dans le cas de l'inverseur à portes double flux, on a:
L'équation de quantité de mouvement s'écrit:

L'écoulement est considéré stationnaire, les forces
volumiques sont considérées nulles, on a alors: 
où 
On a l'efficacité de l'inverseur isolé , qu'on pourrait mesurer en essai en soufflerie:

Avec , contre-poussée axiale et est la poussée axiale.
On exprime alors la contre-poussée Tx:

On a A qui est la surface de sortie de l'écoulement et qui est la surface interne de la nacelle, portes de l'inverseur
comprises.
On a la poussée qui vaut :

Léquation de quantité de mouvement devient
alors :

Or la condition de glissement sur la paroi interne
impose :

On a donc :

est la projection de T sur
laxe, doù :

On cherche la poussée 
La vitesse sobtient de la
manière suivante :

Léquation détat sécrit : donc 
De plus : 

Doù : 
Et comme : 
On a : 
Or 

Donc : 
On a finalement :


On a le débit qui sexprime ainsi :

La poussée sécrit donc :

On en déduit lefficacité de linverseur :

- Influence des paramètres géométriques :
Longueur
du becquet :
Pour un inverseur à porte, le becquet produit la plus
grande part de la composante longitudinale de la contre-poussée. Entre une configuration
sans et avec becquet, l'efficacité augmente de manière importante. Par contre, son
influence est négligeable sur le débit.
L'écoulement sortant de l'inverseur est guidé par la forme
géométrique du haut de porte. En absence de becquet, il reste parallèle à celle-ci,
avec un angle proche de la perpendiculaire à l'axe moteur. On a donc une contre-poussée
relativement faible. Le becquet joue un rôle de déflecteur et oriente le jet avec un
angle plus grand sans pour autant réduire le débit. Comme la partie la plus
énergétique du jet se situe près de la porte, il n'est pas nécessaire d'avoir un
becquet très long pour produire un effet significatif
- Longueur des portes :
L'efficacité et le coefficient de débit du flux primaire
augmentent nettement avec la longueur de porte alors que le coefficient de débit de flux
secondaire augmente mais moins fortement. L'efficacité est maximale pour une longueur de
porte de l'ordre du diamètre de la tuyère au niveau de l'ouverture.
- Surface
des fuites :
Les fuites sur un inverseur en position déployé
sont dues au jeu existant entre la porte et les structures fixes. La présence des fuites
provoque un accroissement du débit car on augmente globalement la surface géométrique
de sortie du jet. Par contre, on observe une diminution de l'efficacité. Il faut noter
que cette diminution est acceptable surtout lorsque le niveau des fuites est faible. On
s'aperçoit que c'est surtout le flux primaire qui profite de cette augmentation de
débit. Ceci pourrait se comprendre quand on sait que la plus grande partie des fuites se
trouvent directement face à l'arrivée du flux primaire.
- Angle de
porte :
L'augmentation de l'angle de porte entraîne une
diminution de débit, les pertes de pression étant plus importantes. Mais elle induit un
accroissement de contre-poussée par l'effet conjugué d'un angle initial plus important
et de la concentration de la partie la plus énergétique du jet vers la zone d'action du
becquet qui voit donc son efficacité augmenter.
- Longueur
du puits d'inversion :
On constate qu'une augmentation de la longueur du
puits d'inversion favorise le passage d'un débit plus important. Par contre,
l'efficacité de l'inverseur s'en trouve réduite car le jet pouvant sortir plus
facilement, la zone la plus énergétique est moins concentrée au niveau du becquet. Le
débit qui augmente le plus est celui du flux primaire. Ce résultat peut paraître
surprenant, vu que l'air du flux secondaire semble profiter le premier de l'ouverture. En
fait, le flux du fan se "débrouille" pour sortir quelles que soient les
conditions et donc c'est principalement le flux primaire qui pâtit d'une section trop
faible. Si le flux secondaire est dévié plus tôt, il libère de la place pour le flux
primaire qui gagne ainsi du débit.
- Forme du
bord de déviation :
Un bord de déviation plat a tendance à écraser le jet
sur la porte (il est difficile à contourner), ce qui provoque une diminution de la
section efficace, mais une augmentation de l'efficacité car la porte et le becquet ont
plus d'importance.
Un bord de déviation arrondi aura l'effet inverse en
guidant mieux le fluide dans le contournement du bord de déviation. On augmente la
surface efficace du jet mais on a une perte d'efficacité: le fluide est dévié plus tôt
et le becquet ne joue pas pleinement son rôle.
Du point de vue des performances, il est préférable
dutiliser un bord de déviation à bord arrondi.
- Réalisation de tests sur les
inverseurs de poussée :
- Test des inverseurs de poussée (par
la société Flow Science dans le laboratoire Goldstein)
Le test des composants aérodynamiques sur un moteur
à léchelle 1 (grandeur nature) est un travail coûteux, spécialement pour les
étapes des dessins préliminaires, ou quand la méthode CFD (Computational Fluid
Dynamics) est validée, et quaucune maquette grandeur nature nest disponible.
Pour tester des inverseurs de poussée, la maquette est
positionnée sur des rouleaux positionnés sur le sol de la surface de travail dune
dimension de 2,7 m sur 2,1 m (5,67 m²) dans une soufflerie. Lair fourni à la
maquette est de lordre de 1500 m3 Les pressions dans le réservoir
supérieures à 80 PSI sont possibles. Pour les tests dadmission, la maquette peut
être montée sur le sol ou sur un support et on évacue le réservoir.
- Schéma du dispositif :

La conception de la maquette est dépendant de la
configuration du moteur à tester, mais il peut être conçu et utilisé
(représenté et modélisé), avec raison, avec plusieurs forces ou pression et le flux
supérieur conditionné peut alors être valable pour représenter la partie du dessous du
moteur dans le test. Léchelle de la maquette est principalement déterminé par la
capacité du réservoir et par la vitesse du flux à travers de la maquette.
Au regard de ce qui a été testé, un secteur dune
maquette à plus grande échelle peut être utilisé au lieu dune maquette complète
mais plus petite.
Les inverseurs de poussée sont généralement classés
suivant deux principes :
- cascade de flux secondaire
- porte souvrant dans le flux
Sur un modèle réduit, la cascade est la plus difficile à
fabriquer, spécialement si toute la cascade est modélisée.
Pour modéliser la cascade, on utilise la méthode dite de
stéréolithographie (SSL)
Avec le modèle réduit, les cascades sont constitués de
lames épaisses de moins de 1 mm, ce qui constitue une prouesse exceptionnelle pour un
aluminium moulé. Les cascades fabriquées sont très rigides et, on estime, en
plus quelles sont plus résistantes que si elle etaient conçues dans la meilleurs
des résines.
Pendant le test, cette cascade ne montre aucun signe de
déflexion et de distorsion et ce sous une charge aérodynamique élevée, dépassant
ainsi toutes les espérances sur cette nouvelle technique de fabrication.
Létat de surface de cascade moulée par SSL est de
0,1 mm mais on tente daméliorer celui-ci.
- Exemple dune étude
réalisée :
Dans une série de tests récents, une pression dans le
réservoir de 36 PSI a été utilisée pour générer un pseudo flux stable dans la
maquette où la quantité de flux est graduellement diminuée de 5,4 lbs/s à 4 lbs/s sur
une période de 30 à 40 secondes. Pendant ce temps, 16 paramètres au total (force,
pression et température) sont continuellement enregistrés par un ordinateur. Données
utilisées afin de pouvoir comparer le taux de quantité de flux entre les différentes
configurations.
Voici quelques exemples de paramètres obtenus :

- Les développements
futurs :
- Les recherches sur la masse :
Comme nous lavions fait remarqué lors de la
présentation de linverseur, celui-ci est la partie la plus lourde du réacteur. Il
est évident que dans la recherche perpétuelle de gain de masse pour les aéronefs,
réduire la masse des inverseurs apparaît donc comme une priorité. Pour cela, nous avons
recensé 2 méthodes pour obtenir un gain en masse :
- Structure en nid
dabeille :
On utilise pour réaliser cet objectif un sandwich de
matériaux. On place entre 2 couches dalliages métalliques une structure à
géométrie dite en nid dabeille. Architecture très résistante aux contraintes
concernées, à savoir torsion et flexion, et qui a lavantage dêtre en fait
remplie dair ce qui a pour effet de réduire sa masse
Exemple de larchitecture dite nid
dabeille :

- Utilisation de composites :
Lutilisation des matériaux composites carbone/carbone
permet une utilisation pour des très hautes températures. En effet, les
caractéristiques mécanique dune pièce fabriquée dans ce matériaux augmentent
avec la température. On peut donc plonger linverseur dans le flux primaire, très
chaud, sans craindre une rupture due à la température.
Le principal inconvénient de ces structures en
carbone/carbone sont en premier lieu leur prix important mais aussi la technicité pour
obtenir un résultat fiable et viable.
De plus, une société anglaise (RTM) propose la
réalisation dinverseurs de poussée plus légers et plus résistants en utilisant
des composites tressés.
- Les recherches sur le bruit :
Le bruit nest pas le plus gros problème sur
les inverseurs de poussée. En effet, ceux-ci ne sont utilisés que sur un laps de temps
très court lors de latterrissage, néanmoins de nombreuses recherches ont été
effectuées. Parmi les solutions apportées se trouve linclinaison de la porte (on
doit optimiser langle douverture de celle-ci), ainsi que lorientation
des cascades.
Les recherches sont à un point où un gain de 1 dB
équivaut à 1% de plus de frais dexploitation pour la compagnie exploitant les
avions, ce qui ralenti évidemment les recherches.
- Les recherches de nouvelles
architectures :
Le sujet étant relativement confidentiel, il nous a été
très dur de trouver des documents sur ce sujet.
Nous avons tout de même obtenu ce document présentant les
nouvelles architectures prévues pour un futur très proches par les constructeurs
américains.

Conclusion
Nous avons pu voir que les inverseurs, quoi que très
peu connus, mettent en uvre une technologie de pointe et participe à la sûreté
des avions.
Malgré une utilisation de très courte durée, la
technicité utile à sa réalisation est très importante, non seulement dans la
géométrie retenue mais aussi dans les matériaux et les tests.
Nous avions effectué notre stage de fin détudes
dIUT chez HUREL-DUBOIS, société qui développe et fabrique des inverseurs de
poussée.
Ayant travaillé indirectement sur les inverseurs de
poussée et très curieux den connaître davantage sur le fonctionnement de
ceux-ci, la réalisation du projet nous a permis de compléter nos connaissances
antérieures sur cet élément indispensable dans laéronautique commerciale et
militaire.
Ce travail a non seulement été le fruit dune
recherche documentaire, mais il nous a permis de prendre des contact avec des
industriels.(Contacts téléphoniques, par le biais dINTERNET, visites
dentreprise et de sites de productions).
Bibliographie
Pour réaliser cette recherche documentaire, nous avons
utilisé les documents suivant :
Documents Hurel-Dubois :
Compte rendu de réunion
Mémoire de définition
Rapport de stage
Documents Flow Science :
Leur site Internet www.flow-science.eng.man.ac.uk
Des résultats de test
Les explications des tests
Autres documents :
Internet :
www.rohr.com
www.fluent.com
www.stageiii.com
www.aviation-history.com
www.embraer.com
www.dowut.com
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